La population de la commune de Berloz devra-t-elle à nouveau se contenter d’une obole ?


Communiqué de presse – 08/09/2011

Séance d’information du 8/09/2011 à 19:30 à la Salle Li Vi Qwarem de Corswarem.

Demande d’extension du parc éolien – projet d’implantation par la SPE de 3 nouvelles éoliennes sur le territoire communal de Berloz.

La population de la commune de Berloz devra-t-elle à nouveau se contenter d’une obole ?

La fermeture programmée des vieilles centrales nucléaires, la raréfaction des énergies fossiles tout autant que leur impact négatif sur notre climat imposent des changements dans nos modes de consommation et de production. L’éolien, comme les autres sources d’énergie inépuisables, a de beaux jours devant lui. Le marché est juteux et les professionnels du secteur de l’énergie ne s’y trompent pas puisque les projets de parcs éoliens fourmillent et que des turbines voient le jour un peu partout sur notre territoire.

Afin de canaliser ces développements et de mettre fin à la loi de la jungle qui règne actuellement, le gouvernement wallon vient tout récemment de s’accorder sur un nouveau cadre éolien. Ce cadre sera basé sur une cartographie des sites qui offrent le meilleur potentiel de production et qui seront susceptibles d’accueillir des parcs éoliens. Il sera traduit dans un décret qui devrait être publié en 2012.

A l’avenir, les sites qui seront retenus par le Gouvernement wallon seront adjugés par lots après une procédure d’appel de marché. Les critères d’attribution de ces marchés seront la maximalisation du potentiel éolien d’une part, la participation des communes et des citoyens de l’autre. Le Gouvernement wallon indique par là sa volonté de voir les fruits d’une richesse naturelle bénéficier à toute la population et non rester dans les mains de quelques promoteurs.

Sans attendre l’entrée en vigueur de ce nouveau cadre législatif, la SPE vient d’introduire une demande de permis unique pour ajouter 3 nouvelles éoliennes aux 3 turbines existantes sur le territoire de Berloz et 4 éoliennes sur le territoire de Geer. A terme, le parc éolien Berloz-Geer comptera 10 éoliennes dont 6 seront implantées sur Berloz.

Au-delà des considérations urbanistiques et environnementales qui font l’objet de l’enquête publique en cours, Ecolo-Berloz souhaite attirer l’attention sur les enjeux financiers qui sous-tendent ce projet.

Tout d’abord, l’introduction de la demande de permis cet été permet à la SPE d’échapper à la future législation wallonne.

Ensuite, le rappel de ces quelques chiffres devrait apporter au débat un autre relief. Une turbine éolienne telle que celles qui occupent aujourd’hui le paysage de la campagne berlozienne représente un investissement d’environ 3 millions d’euros. Le permis d’exploitation est délivré pour 20 ans. Toutefois, une prolongation de la durée de vie est possible. Le chiffre d’affaires par éolienne varie aujourd’hui entre 400 et 500 mille euros par an. Soit pour la durée initiale de l’exploitation de l’éolienne un chiffre d’affaires évalué entre 8 et 10 millions d’euros.

Selon les données actuelles, bon an mal an, le parc actuel devrait donc rapporter entre 24 et 30 millions d’euros de chiffre d’affaires à la SPE. Davantage en cas de prolongation du permis et probablement bien davantage encore car ces chiffres ne tiennent pas compte de la conjoncture, laquelle prédit une hausse du coût de l’énergie dans les prochaines années.

Imaginez le bénéfice si le projet d’étendre le nombre de mâts de 3 à 10 voit le jour !

Quelle est la part de ce pactole qui alimente aujourd’hui les caisses de la commune de Berloz ?

Pour les trois premières turbines, outre le paiement d’une somme unique de 100 mille euros et la fourniture d’un véhicule électrique, le Collège communal a obtenu que l’exploitant lui verse annuellement une redevance de 7.500 euros par éolienne. Soit à peine 2% du chiffre d’affaires total après 20 ans d’exploitation.


Est-il légitime que la population de la commune de Berloz ne retire que quelques miettes du bénéfice de l’exploitation des ressources naturelles de son territoire ?


Pour le groupe Ecolo de Berloz, la réponse est NON !

De manière générale, les « biens communs » ne sont pas privatisables. Ils sont le point de départ d’un développement économique durable basé sur une répartition équitable de la prospérité dans les limites des ressources de notre environnement.

Ecolo souhaite que la collectivité bénéficie d’une partie beaucoup plus importante du profit généré par l’exploitation des ressources naturelles de son territoire. Ecolo souhaite également que cet argent soit réinvesti dans des biens et des services d’intérêt public destinés à la collectivité.

Pour permettre à la commune de Berloz d’augmenter et diversifier ses rentrées financières, il est indispensable que nos représentants communaux décident d’inscrire la commune dans une logique de partenariat avec la SPE afin que la commune investisse dans ce projet pour devenir copropriétaire de ces infrastructures.

Ce faisant, les bénéfices de l’exploitation d’un patrimoine collectif seront mieux redistribués. Ils pourront être mis à profit pour développer le bien-être de toute la population.

Pour la locale Ecolo de Berloz

Jean-Louis Gilles – Trésorier

Roland Vanseveren – Secrétaire